309 / Payerne
© Photo Michel Bonvin
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Non loin de l’hôpital intercantonal de la Broye (HIB) et du gymnase intercantonal de la Broye (GIB), la parcelle 2015 de 10’377 m2 se situe entre le golf de Payerne et le quartier du « Village du Levant » réalisé dans les années 85-90. Elle est délimitée sur sa largeur par la route cantonale 607d et la rue Jolimont qui donne accès à la parcelle. Le quartier des Invuardes est désormais à proximité immédiate de la frange du tissu bâti de Payerne. Ceci est dû au développement du quartier de logements à faible densité situé au Nord des Invuardes, ainsi qu’à la construction de l’hôpital de Payerne. Le golf a été créé en bordure Est de la parcelle 2015. Il utilise les bâtiments d’origine des Invuardes et l’allée de platanes constitue son entrée. Cette parcelle possède un caractère paysager particulier par sa proximité avec le golf et son allée d’arbres. Cette parcelle en bordure de ville constitue une volonté de densifié la ville malgré des confrontations entre zones villas et nouvelle densité. C’est un des défis des zones suburbaines en Suisse.
Concept urbain
Le projet s’implante en limite urbaine de Payerne où une mixité liée au développement de Payerne est déjà présente. L’implantation du bâti recherche une densification douce du tissu urbain en limitant les volumes à 3 niveaux.
Le projet propose des volumes agencés organiquement tout en créant une cohésion et une unité pour le quartier. Ces bâtiments se détachent volontairement de l’urbanisme environnant proposant une nouvelle relation au paysage et une nouvelle entrée pour Payerne. Ils se placent et dialoguent en bordure de la végétation structurante de la parcelle, soit l’allée de platanes et la haie vive. Ces volumes serpentent entre ces deux limites et permettent la définition spatiale de « poches » où des activités peuvent prendre place.
Les interstices entre les bâtiments permettent des percées visuelles et des cheminements piétons. Cette agrégation de volume donne une lecture urbaine hybride entre le plot et la barre. Les volumes sont fragmentés en facettes de sorte à éviter les longues façades monotones.
En coupe, les bâtiments sont positionnés de manière à épouser les courbes de niveau et respecter le terrain tout en limitant de grand terrassement.
Concept paysager
Le concept paysager, développé par l’atelier Lebaron, offre des espaces extérieurs végétalisés et arborés selon un mode naturel à haute valeur écologique.
Entièrement dédié à la mobilité douce, le quartier s’accroche au réseau existant. Le tracé des chemins s’inscrit dans un dessin organique, avec des formes souples. Pour la praticabilité de tous les jours, la placette de quartier et le cheminement qui dessert les entrées sont dans un revêtement minéral dur. La promenade, au Sud-Est du quartier, a un revêtement minéral perméable. Des bancs accompagnent les cheminements et soulignent l’aménagement.
Une placette de quartier accueille une place de jeux. On y trouve également 10 places de stationnement vélos pour les visiteurs, intégrées à la végétation.
En lien avec la rue Jolimont se trouvent un parking paysager pour les visiteurs avec un sol perméable (8 places, dont une pour handicapé) et un nouvel écopoint (4 containers enterrés type moloks) pour répondre aux besoins du quartier. L’accès au parking souterrain est dans un revêtement minéral dur.
Le site est bordé au Nord-Ouest d’une haie vive, qui participe à la qualité des rapports entre le quartier des Invuardes et les habitations périphériques. Elle se glisse entre les immeubles. Elle est composée d’arbres et d’arbustes indigènes (à titre d’exemples : chênes, hêtres, saules etc pour les arbres, prunelliers, noisetiers, cornouillers sanguins, troènes, viornes etc. pour les arbustes).
La partie Sud-Est du site est une surface enherbée ponctuée d’arbres fruitiers. Elle offre un beau dégagement sur l’alignement de platanes existants du golf de Payerne. Les jardins privatifs sont séparés latéralement par des haies libres d’arbustes indigènes et ouverts sur l’espace collectif.
Concept architectural
Les bâtiments sont développés avec un principe à redent qui permet un découpage de la façade. Ces mouvements proposent des espaces semi-privatifs sous la forme de loggia/balcon pour les appartements et évitent certains vis-à-vis. Les plans de distribution des appartements se fait sous-forme de plan concentrique selon une hiérarchie : circulation (atrium, cage d’escaliers), espace servant (cuisine, sanitaire, réduit, etc.), espace servi (salle à manger, chambres, salon, etc.). L’atrium de la cage d’escaliers est perçu comme une zone de rencontre pour les futurs acquéreurs.
Une multitude de typologies sont proposées, du studio au 4.5 pièces, du traversant ou bi-orienté au mono-orienté. Cette diversité permet de favoriser la mixité sociale et des futurs acquéreurs. Les traversants sont placés aux extrémités des volumes où l’obligation réglementaire conduit à avoir des façades borgnes. Les appartements bi-orientés se trouvent aux angles de chaque volume.
L’ensemble du parking souterrain de 66 places dessert rationnellement les 5 bâtiments.
Les façades se composent d’éléments verticaux comme par exemple des fenêtres à la française et pour mieux absorber la dénivellation du terrain. La hiérarchie tripartite de la façade, soubassement en fibrociment, crépis sur le 1er et le 2ème étages accompagné d’un avant-toit/acrotère qui couronne les volumes, permet d’unifier les bâtiments entre eux et d’avoir une image de quartier. La liaison entre ces volumes se fait aussi au travers de l’espace entre-deux où la matérialité du soubassement se retourne sur les pignons borgnes. La volonté d’une matérialité minérale au niveau du rez-de-chaussée permet de contraster fortement avec un aménagement paysagé très travaillé. Cela confère une identité propre au quartier dit « aux Invuardes » et propose une nouvelle manière d’appréhender la densification périurbaine en liaison avec un territoire rural à fort caractère paysager.
© Photo Michel Bonvin
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